Axe Cerveau Intestin
Je ne vais pas vous cacher, c’est un sujet complexe qui m’intéresse.
Les perturbations de l’axe cerveau-intestin, sont très fréquentes chez mes clientes et souvent mal comprises. C’est un vrai travail de détective, et il faut encore une fois revenir à la cause des maux physiques.
Attention, la communication entre le cerveau et l’intestin a été établie, principalement via des études scientifiques faites sur des animaux et nous les humains pouvons réagir différemment.
Cette communication est bidirectionnelle, entre l'intestin, son microbiote et le système nerveux.
Elle peut subir des perturbations lorsque la paroi intestinale est déséquilibrée ou abîmée mais aussi quand la barrière hémato-encéphalique qui protège notre cerveau est aussi perturbée.
Un peu d’histoire
La première théorie scientifique complète sur cette communication entre le cerveau et l’intestin, a été formulée dans les années 1880 par William James et Carl Lange.
Ce concept était déjà à l’époque, basé sur le fait que les émotions telles que la peur, la colère ou l'amour induisent initialement des changements dans la fonction digestive par le biais du système nerveux.
Selon cette théorie, nous nous sentons anxieux parce que nous percevons notre cœur battre plus vite, parce que nous prenons conscience que notre respiration devient plus fréquente et moins profonde, ou parce que nous ressentons des « papillons » dans notre estomac.
Le cerveau et le système digestif: comment communiquent-ils?🗣
Du bas vers le haut
Le microbiote intestinal peut interagir avec le système nerveux via trois catégories de molécules
Les molécules produites par la membrane de la paroie intestinale, qui circule dans le sang pour gagner le cerveau (souvent en relation avec une réponse immunitaire, comme par exemple une inflammation)
Les molécules produites par d’autres organes et qui circulent via les intestins, comme les sels biliaires, les hormones
Les molécules issues de l’alimentation, comme les acides aminés (pour la construction des protéines), les glucides complexes (la nourriture préférée de notre cerveau) et les polyphénols (régulateurs naturels)
Du haut vers le bas (c’est plus compliqué)
Le cerveau va utiliser les hormones endocriniennes pour communiquer avec l’intestin, aussi appelé l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), qui vont venir indirectement venir influencer le microbiote.
Mon article sur HPA et anxiété, cliquez ici
Le cerveau communique, aussi avec le système digestif, via le système nerveux, des voies qui descendent le long de la moelle épinière.
Pourquoi parle t -on du nerf vague?
Le nerf vague a une distribution plus large que tout autre nerf crânien.
Originaire de la moelle, le nerf vague innerve les structures du cou, du thorax et de l'abdomen et a une influence sur les fonctions cardiaques et digestives.
Le nerf vague agit sur la sécrétion d’acide gastrique dans l’estomac et sur le mouvement du bol alimentaire de l’estomac vers l’intestin (duodénum).
Les messages de faim et de satiété transitent également par le nerf vague.
Mais n’oubliez pas que la communication est bidirectionnelle alors on voit aussi :
Les changements inflammatoires au niveau du système digestif peuvent activer le nerf vague, entraînant une sensibilité excessive face aux maux physiques et parfois, un retrait social.
Quels sont les perturbateurs et leurs conséquences sur la communication entre le cerveau et l’intestin?.
Le microbiote intestinal peut être altéré de manière significative tout au long de la vie d’adulte par les antibiotiques, l'alimentation, les prébiotiques et les probiotiques, et par le stress chronique.
Une série d'études a trouvé une association entre l'exposition récurrente aux antibiotiques et un risque accru de dépression et d'anxiété. Cela peut être lié à une incapacité du microbiote intestinal humain, chez certains individus, à récupérer après une perturbation antibiotique répétée.
La consommation à long terme d'un régime pauvre en fibres peut avoir des conséquences négatives sur la diversité et l'abondance du microbiote. Malheureusement adopter une consommation accrue en fibre pour remédier aux problèmes, ne fonctionne pas, si cette mauvaise habitude alimentaire a trop longtemps perdurée, c’est irréversible.
Avec l'âge, le corps subit des changements dans le microbiote, le système immunitaire et l'intestin.
Des altérations de l’axe cerveau-intestin ont été proposées comme mécanismes pathologiques possibles dans les troubles du spectre autistique, le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité, la maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer, les accidents vasculaires cérébraux, le syndrome de l’intestin irritable et l'épilepsie.
☝🏻Sans oublier tous les symptômes souvent incompréhensibles que vous allez développer, ne vous conduisant pas forcément vers une de ces maladies. Symptômes qui, très souvent, vont ouvrir la réflexion sur une autre problématique.
Le syndrome de l’intestin irritable
Le syndrome de l’intestion irritable touche 9 à 11 % de la population mondiale et se caractérise par des douleurs abdominales chroniques récurrentes associées à des alternances de diarrhée et de constipation.
La majorité des patients présentent une grande sensibilité au stress et à l’anxiété.
Ce syndrome a été reconnu comme un trouble dû aux perturbations de communication de l’axe cerveau et intestin.
En effet, ces perturbations encore mal comprises dans ce cas, seraient la source de l’hypersensibilité et de la douleur perçues chez les personnes atteintes du SII.
Quelles sont les solutions pour améliorer ou protéger la communication entre le cerveau et l’intestin??
Si vous suspectez un blocage au niveau du nerf vague je vous conseille les options suivantes:
Consulter un ostéopathe spécialisé dans le système nerveux
Les bains froids ( attention au personne hypersensible, ou avec le syndrome de Raynaud)
Les exercices de respiration associés à du yoga doux
La cohérence cardiaque
Nourrissez votre cerveau et votre intestin
Adoptez un régime méditerranéen, riche en nutriments (mon article de blog sur le régime méditerranéen cliquez ici)
Faites le plein de polyphénols avec les petits fruits: cassis, groseille, myrtilles, mûres, framboise
Bougez tout simplement, choisissez la forme que vous aimez et ce dont vous êtes physiquement capable en fonction de votre état de santé. Quel que soit votre choix de mouvement, essayez d'incorporer une activité aérobique - le vélo, le yoga, la marche, la course, la natation, le vélo stationnaire ou un vrai vélo, sont toutes d'excellentes options. Faites des promenades, même courtes, mais faites-les régulièrement tout au long de la semaine. Le cerveau se nourrit d'oxygène et en a besoin pour bien fonctionner.
Lâchez le stress, lâchez prise : Le stress rétrécit certaines parties du cerveau. Par conséquent, il est essentiel de choisir une pratique de modulation du stress que vous aimez, que ce soit le yoga, la méditation ou la pleine conscience.
Mes conseils de détective Nutritionniste 😉.
Alors si vous pensez être atteint d’un trouble de communication de l’axe cerveau-intestin, à votre avis, quel sens est perturbé?
Du haut vers le bas: perturbations endocriniennes, perturbations nerveuses
Du bas vers le haut: inflammation, problèmes hormonaux, déséquilibre du foie
Ou est-ce tout simplement votre alimentation qui n’est pas adaptée à votre santé?
N’hésitez pas à consulter, je suis là aussi pour vous aider.
